Dimanche 2 Avril 2023 Solennité du dimanche des Rameaux et de la Passion du Christ Commentaire du psaume 22(21) Louange des merveilles de Dieu Dans le récit de la passion de Jésus le jour des Rameaux, au cœur du mystère pascal, résonne ce cri du Fils de l’Homme agonisant, cri prononcé en araméen, langue parlée par notre Seigneur, ce qui nous émeut encore plus :
« Mon Dieu, mon Dieu, pourquoi m’as-tu abandonné ? »
« Hosanna » et « Qu’il soit crucifié !» Voilà deux cris qui rythment tour à tour la prière du dimanche des Rameaux et de la Passion. Le psaume 21 exprime parfaitement ces deux versants de la montagne pascale.
Il commence au ras du sol : le suppliant est un ver et non un homme, la flétrissure de l’humain, le rebut du peuple et la cible des railleurs. Son environnement est animaux dangereux, bandits de grand chemin. Son péril est constant : Ce sont les épées, les griffes, les gueules, les cornes …
Le nouveau testament, spécialement les évangiles de la passion, relisent de façon plus que précise tous ces détails. Jésus sera raillé, bafoué avant d’être agressé, transpercé, mis à mort. Les soudards partageront ses habits et tireront au sort sa tunique.
Étienne, le premier martyr chrétien par lapidation se verra aussi confisquer ses vêtements qui seront déposés auprès d’un certain Saul de Tarse, futur Saint Paul. Dans les exécutions capitales, on divise, on répartit sans faire de sentiments. Il est facile de tourner une page, classer un dossier, exclure. Facile pour qui n’a plus un cœur de chair ! Cette situation, nous devons hélas la constater encore dans le réalisme de sinistres faits divers relatés dans les médias.
Jésus finira son existence dans un sentiment d’abandon. Le psalmiste touche à la fine pointe de l’abandon. Du fond de l’abîme, il ne voit aucune issue.
« Un mot se présente spontanément à notre esprit pour résumer l’attitude de Dieu à l’égard du monde et de l’histoire humaine, celui de SILENCE … Ce silence de Dieu est un scandale pour la conscience moderne » (Claude Geffré).
Et voilà que ce psaume s’élève à une louange liturgique en assemblée, invitant tous les « frémissants » à louer le Seigneur. « Oui, tu m’as répondu ! Et je proclame ton nom devant mes frères ! » A l’ignominie du supplicié anéanti répond son exaltation ainsi que la soumission de tous les êtres au Seigneur de l’univers. « Il a mis ses ennemis sous ses pieds. » « Tout est restauré dans le Christ » (Lettre de Paul aux Philippiens 2). Le Seigneur, même dans ce psaume, est capable de prodiges !
Père BABEL sm
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