Dimanche 10 Mars 2024 Commentaire du psaume 137(136) Chant de pèlerinage et de grand espoir Quel magnifique psaume en ce temps de Carême ! Le priant fait mémoire du passé. Il pense à ce temps terrible de l’exil à Babylone. C’est du passé, le retour de la déportation a eu lieu. Mais on continue à en faire mémoire pour chanter la miséricorde du Seigneur et pleurer les péchés d’aujourd’hui.
Si le peuple a subi l’exil, c’est à cause de sa conduite trouble, ses infidélités, ses divisions, ses alliances malencontreuses, son idolâtrie. La première lecture, du Chroniste, fait état de cet exil fatal. « Finalement, il n’y eut plus de remède ! » Mais Dieu ne laisse jamais tomber l’homme. Il vient le sauver. Il l’a montré avec Adam, avec la famille de Jacob, avec le peuple hébreu au désert, et tant de fois et tant de fois… Le peuple est infidèle, mais Dieu est toujours fidèle.
Ce psaume très bref est un regard chargé de chagrin vers ces années d’exil. Exilés, ils n’ont plus rien, que leurs larmes. Même le chant et les instruments de musique, qui suffisent souvent à donner le change, ont été remisés aux arbres. Du reste, dans une terre impure, à quoi serviraient les chants ? Ce ne serait que dérision !
Le grand manque, c’est la colline de Sion, c’est Jérusalem. Le seul regard vers Jérusalem apporte joie et bonheur.
L’évangile de saint Jean nous ramène à un épisode d’Israël au désert. Quand les hébreux étaient blessés par des serpents venimeux, Moïse les faisait regarder vers un serpent d’airain. Et ce regard les guérissait. Jésus nous invite à regarder, non plus la cité de Jérusalem, mais la croix du Christ sauveur, qui nous attire et nous sauve. En ce Carême, temps de conversion, regardons dans la prière plus fervente, la croix de Jésus. « Que ma langue s’attache à mon palais, si je t’oublie, ô croix glorieuse ! »
Père BABEL sm
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