Dimanche 11 Septembre 2022

Première Lecture
Psaume
Deuxième Lecture
Evangile

Retrouvailles dans la miséricorde

Nous le savons bien ; à l’intérieure des familles, il arrive qu’il y ait une petite discussion, ou une grande, des façons différentes de voir les choses ! C’est courant ; la parole de Dieu aujourd’hui nous donne un bel éclairage.
D’abord le désert, lieu difficile et beau, avec Moïse et ce peuple choisi par Dieu. Ce Dieu les a fait sortir du pays d’Égypte par amour. Mais ils ont oublié cela, et ils ont préféré se faire un veau d’or ; c’était plus visible et plus pratique. Dieu était fâché, et Moïse l’a apaisé. Et le pardon a été donné.

Le pardon, c’est bien le mot de ce dimanche ! Saint Paul, le grand apôtre, reconnaît qu’il a été d’abord un ennemi des disciples de Jésus. Un ennemi terrible, « persécuteur, criminel, violent ». Mais le Christ est venu pour sauver les pécheurs, et Paul dit : « Moi, je suis le premier des pécheurs ; mais il m’a fait miséricorde, afin qu’en moi le christ donne toute sa patience ».

Dans l’Évangile, trois paraboles. Trois cadeaux pour nous, trois trésors, trois joyaux. Mais pourquoi Jésus raconte ces paraboles ? A ce moment-là, deux sortes de publics étaient près de Jésus. Les publicains, autrement dit les percepteurs des impôts pour les romains, très mal vus, et tous les pécheurs goûtaient les paroles du Seigneur. Et par derrière, les spécialistes de la religion, pharisiens et scribes, râlaient contre Jésus, car il osait accueillir le pécheurs.
Dans ces trois paraboles, il y a toujours, vous l’avez vu, une chose ou quelqu’un de perdu et retrouvé. Tout ce qui perdu et heureusement retrouvé, c’est moi, c’est chacun de nous.

Le pécheur que je suis ressemble à une brebis égarée. L’attrait de nouveaux pâturages, ma gourmandise et ma bêtise ont éveillé dans le mouton que je suis l’esprit d’indépendance.

Malgré moi, j’ai emporté la marque du troupeau de Dieu. C’est bel et bien à lui que j’appartiens. Si j’ai été inconscient des dangers des loups, du moins j’aime la voix du pasteur, je la reconnais; je me laisse réconforter et porter. – «Ses brebis à lui écoutent sa voix, lui les connaît, et elles le suivent» (Jean chapitre 10, verset 27). Joie des retrouvailles!

Le pécheur que je suis ressemble à une pièce d’argent tombée de la table de l’Église. Mon propre poids m’a entraîné, et je gis inerte et inutile dans la poussière de ce monde.

Mais Dieu sait que je lui appartiens. Il me cherche. M’ayant trouvé, avec son balai il dégage la poussière qui me cachait: sa lumière retrouve en moi son image et la fait scintiller, alors que mon péché l’avait terni. Joie des retrouvailles!
Le pécheur et le publicain que je suis ressemble à un fils cadet J’ai emporté avec moi, non pas seulement l’héritage très éphémère, mais plus profondément le souvenir de la bonté paternelle. Malgré mes velléités d’indépendance, n’est-ce pas à lui que j’appartiens?

Ma part d’héritage, je l’avais reçue comme un ingrat car déjà je planifiais ma rébellion. J’aspirais à la vraie vie. Mais je n’ai vécu que dans le superficiel. Et je me suis retrouvé bien bas, avec les porcs. Aujourd’hui je n’ai plus de pain du tout. J’irai donc vers mon père et je mendierai le pain des employés.

Joie des retrouvailles! Lui m’attendait, m’espérait. Fils jadis tombé, je tombe enfin dans les bras miséricordieux dont je suis issu. Une étreinte m’enserre, à la fois paternelle et maternelle.

Joie des retrouvailles des deux fils, le fils retrouvé et le fils aîné appelé à être encore plus présent à son père et à son frère. Pour nous, ce sont les retrouvailles dans l’Eucharistie de ce début d’une année, que le Seigneur veut féconde pour nous.

Père BABEL sm